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Les Échafaudages de Poelaert

“Je ne remets jamais au lendemain ce que je peux faire le surlendemain. ”

Oscar Wilde

Un jour d’août 2013, j’expérimente une méthode pour rendre partiellement floue mon optique afin d’obtenir un rendu qui évoque l’évanescence – un thème qui m’est cher.

Le Palais de Justice est le sujet idéal car son architecture est emblématique pour son côté immuable et intemporel mais aussi parce que la justice est un marronnier qui a toujours le bon rôle pour être critiquée.
J’apprécie alors cette structure d’échafaudages comme une allégorie de la bureaucratie qui gangrène une institution ou comme un virus qui altère à inéluctablement la santé d’un malade.

Devanture du Palais de justice de Bruxelles avec échafaudages en 2013
Les échafaudages de Poelaert © 2013 Bruno D’Alimonte

Un cauchemar pour Kafka.

Aujourd’hui en 2021, ce sont les échafaudages sont à présent vétustes, il est donc impératif de les soigner eux aussi. Quant au « malade » originel, il semble toujours aussi sclérosé et les diverses réformes de l’institution qu’il représente.
Le Palais contribue à lui seul, par l’image qu’il renvoie, à nourrir les populismes de tous bords et c’est bien dangereux.

Pour évoquer cette situation qui s’enlise et illustrer ce mal qui ronge depuis plus de 40 ans, je questionne et modifie la photographie précédente pour la transformer en une sorte de radiographie afin d’en amplifier le signal.

Devanture du Palais de justice de Bruxelles avec échafaudages en 2013 double exposition
Les échafaudages de Poelart – double exposition © 2013-2021 Bruno D’Alimonte

Sans couleur, et plus caricaturale l’image critique de la procrastination et des tâches inachevées devient aussi un chantier d’archéologie ou une ruine dont les échafaudages sont devenus l’ultime moyen de soutenir la structure.
L’histoire nous dira si dans 20 ans l’immobilisme sera encore la berceuse de la Justice.

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