En 1999, la voiture individuelle en ville est patience et attente. À la sortie Simonis du tunnel Léopold II à Molenbeek, à bord de ma Renault 5 dont les essuies-glaces par temps de pluie sont approximatifs, la vue vers l’extérieur relève du mythe de la Caverne de Platon.
Devant moi, il y a un autre moi que je déteste. Dedans, c’est ma petite « maison », j’y pilote mon imaginaire qui décolle pour envisager le bout du tunnel, cette sortie vers le paradis des automobiles qu’est l’autoroute.
Bruxelles, Gare Centrale, sur le boulevard de l’Impératrice, comme indiqué, le photographe malade en quête d’une pharmacie lève les yeux et voit telle une apparition divine, un crucifix capital près d’un bas-relief évoquant une ville révolue, sorte de rappel que la santé occupe toujours le centre comme la religion.
À Bruxelles, l’espace Gaucheret est une terre aromatique réputée pour les rencontresinterlopes, animales et bureaucratiques.
Intrinsèquement attaché au quartier Nord et à celui des affaires, l’espace Gaucheret est un lopin de verdure à la frontière des tours de verre et d’un quartier populaire. Son aménagement progressif n’a pas été simple et il reste toujours connoté de «no man’s land».
Alors que milieu urbain semi-aseptisé contribue à véhiculer une certaine sympathie pour la nature, le lieu est aussi un prétexte pour instrumentaliser le meilleur ami de l’homme afin d’illustrer la séduction, la découverte de l’autre ou le désir comme thématiques.
L’image ne raconte pas l’issue de cette rencontre olfactive de nos deux chiens cocasses. La taille n’a pas d’importance n’est-il pas? Sauf que je me demande comment le plus petit parviendra à monter le plus grand.
Et si le cœur vous en dit, un sentier de grande randonnée GR y passe pour une visite pédestre et alternative de Bruxelles :