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Photographe professionnel, artiste et enseignant,
Bruno D’ALIMONTE prend soin de votre image depuis 1992.

Camouflage Bruxellois

S’il est savoureux de mirer la beauté de la ville, il est parfois utile aussi de regarder ses stigmates.

Sans Photoshop, à Schaerbeek, à l’angle de l’avenue du Diamant et de la chaussée de Louvain, une étrange façade au « style éclectique » atteste, avec un certain humour, de la difficulté de mettre de l’ordre dans les prescriptions urbanistiques

 

Déconstruction 2014 © Bruno D'ALIMONTE

Déconstruction janvier 2014 © Bruno D’ALIMONTE

Alors, toujours à sillonner dans mon quartier, je n’ai de cesse de chercher des images. C’est un peu un biais, un défaut ou une lubie, allez-savoir? 

Sens du camouflage 

Toujours est-il que ce jour de janvier 2014,  j’avais équipé mon boitier d’une optique-jouet (toylens) pour ses défauts graphiques assumés. La déformation, le flou et son côté approximatif m’intéressaient dans ma quête de montrer un monde onirique et déstructuré au moyen de matériel simple et accessible à tous; un peu comme l’Arte Povera. 

Cette façade répondait bien à mes intentions car elle attestait aussi que l’on peut se survivre longtemps sans suivre les règles


Aujourd’hui en 2025, toujours présente à la même adresse, la façade et son image évoquent en moi la précarité quotidienne grandissante dans nos villes qu’apparement personne ne considère.
Je dois dire que l’indigence est comme cette façade invisible : bien intégrée, acquise contre tous les pouvoirs inactifs et populistes. 

Pour peser mes mots, 2 chiffres me suffisent:

  • 44,0 % des enfants en 2023 à Bruxelles sont sujets à la pauvreté infantile
  • Le RIS (revenu d’intégration) à Bruxelles a augmenté de 65 % (entre janvier 2011 et janvier 2021)

Le camouflage c’est malheureusement aussi Bruxelles. 

Sources utiles