a justice, c'est du sérieux!  Il n'empêche que prendre du recul, c'est justement la manière d'aborder les sujets graves.  C'est aussi à cela que servent les photographies. Alors de passage au Palais de Justice de Bruxelles, je croise un chien en laisse débonnaire qui ouvre la vue sur le thème de l'aide juridique.   

Cocasse et énigmatique , cette photographie présente une multitude de significations que je vous laisserai le plaisir d'interpréter aussi aussi.

Le client perdu

On imagine presque le pas placide du chien résonner dans cette salle immense loin des plaidoiries. Sous cette couche d'humour un peu décalé, se cache quelques valeurs fondamentales du métier d'avocat car ce chien pourrait représenter le client perdu, largué, lâché en pleine jungle juridique où chaque recoin recèle une procédure obscure, une clause illisible, un langage digne de l'antiquité.

Il est là, avec sa bonne foi, ses espoirs fragiles, quelques billets épargnés  et cette confiance naïve qu'il a cru pouvoir donner à l'aveugle. Il a le droit d'être perdu. C'est normal. Ce qui ne l'est pas, c'est de se retrouver mené par le bout du nez.

La défense

Le palais de justice n'est pas un parc d'attractions, un terrain de combat. Et si vous ne choisissez pas la bonne personne pour tenir la laisse, la confiance peut très vite se transformer en laisse de plomb.

L'avocat, il faut le choisir comme on choisit un guide en haute montagne. Il n'est pas celui qui vous promet la lune, mais celui qui connaît le terrain, qui ne vous vend pas des illusions et qui, surtout, est à la hauteur de la confiance que vous lui avez accordée. Le bon avocat ne vous tient pas en laisse : il vous guide, vous protège, et fait en sorte que vous puissiez vous tenir droit, même lorsque les colonnes de la justice vous paraissent écrasantes.

Lorsque vous franchissez les portes d'un cabinet, ce n'est pas seulement un dossier que vous déposez sur la table. C'est bien plus: c'est votre histoire, vos doutes, parfois vos peurs ou vos espoirs. Vous mettez entre les mains d'un professionnel une part de vous-même et de votre avenir. Cet acte est un acte de foi comme donner sa confiance.

Et l'avocat, dans cette métaphore canine, est celui qui tient la laisse. Non pas pour brider, mais pour guider et assurer que la confiance, une fois donnée, ne s'égare pas dans les méandres juridiques, ne se perde pas dans les couloirs du temps, ou ne trébuche pas sur les complexités procédurales. Il est là pour la diriger vers le bon chemin, avec la constance et détermination d'un maître envers son fidèle compagnon.

Quant à ma « Confiance en laisse« , la photographie permet d'illustrer, pas après pas les travers des arcanes de la justice.

Et qui sait, peut-être que ce jour, cette photographie qui a du chien, s'offrira une tribune quasi vivante de ma métaphore.  

Vous voilà prévenu!

Pour aller plus loin

Histoire du Palais de justice (wikipedia)