Perché sur un élévateur rue du Grand Hospice, bombes de spray en mains, j’ai rencontré un jour Bozko en avril 2018 alors qu’il terminait sa fresque. Caractère trempé, l’artiste de 1m85 ne voulait par trop être photographié malgré la multitude de médias qui gravitaient autour de lui et de son œuvre. 

L’artiste est issu de l’académie des Beaux-Arts de Sofia et son projet est d’inspirer les quartiers par un imaginaire issu des comics aux ambiances un peu noires tout en restant conforme aux attentes d’une commande d’une ville. Ses couleurs rayonnent alors lorsque la grisaille l’emporte.

J’ignore si le personnage de Bozko sur son perchoir, est un adepte mais cette fresque m’inspire le stoïcisme qui enseigne à distinguer ce qui dépend de nous et de ce qui n’en dépend pas pour se concentrer sur le premier aspect et accepter le second. 

Pour ma part je ne peux me résoudre à m’asseoir, courber l’échine et me balancer du haut de mes chaînes dans l’attente de nouveaux équilibres incertains. Le personnage énigmatique invite néanmoins à s’en approcher, à nous interroger sur l’altérité au delà des apparences. Avec ses couleurs, il est une revanche sur la grisaille.  

Au moment où j’écris, en 2025 la fresque et son personnage ont été effacé depuis déjà plusieurs années dans l’indifférence totale. Aucune info presse, aucun avis, rien.
Ma photographie est la trace de son passage, une forme de lute contre l’oubli que je voulais vous partager. 

Ressources:

• Site de l’artiste BOZKO
• Parcours Street Art de Bruxelles
• Article dans Le SOIR du 16.04.2018

Je viens d’envoyer un mail à l’artiste pour connaître les détails de cet effacement. À suivre.